jeudi 7 avril 2011

Petit coup d'oeil sur la relation pétrole-guerre...

Bien qu'il existe un consensus général dans l'opinion sur le fait que le pétrole soit intimement lié aux guerres, cette opinion se refuse paradoxalement à donner à cette relation un contour un peu net et précis, et place dans le camp des complotistes celui qui s'y emploie. Afin de remédier à cette tendance, voici un petit historique des coups de canons et autres coups d'états dans les pays pétroliers, lorsque les dirigeants locaux se sont montrés un peu trop entreprenants avec leur pétrole...

Nous le savons, l'économie mondiale repose sur un étalon: le Dollars. Le Dollars, une monnaie papier et nationale donc, qui a pris la place de l'étalon-or aprés un véritable coup d'état lors du Nixon Shock en 1971. Cette hérésie - à laquelle personne ne s'est attaquée depuis 40 ans, fait partie d'un trucage économique mondial dans lequel le dollars occupe une position dominante illégitime, en plus d'illégale car en violation avec les accords de Bretton-Woods.

Dans le cas du pétrole par exemple, les transactions sur toute la planète se font en dollars, garantissant ainsi une demande constante pour cette monnaie aux Américains bien que cette demande ne reflète aucunement une demande pour des biens Américains... Certains pays producteurs de pétrole ont tenté de faire barrage à ce système, soit en vendant leur pétrole dans d'autres monnaies, soit en nationalisant leur production. Voyons donc quels "accidents" leurs sont malencontreusement arrivés suite à ces initiatives...

1/ Le cas d'école Iranien en 1953.

Cas d'école car parfaitement documenté, et même officiellement reconnu par l'administration Obama dernièrement. En 1951, Mossadegh décide de nationaliser la production de pétrole Iranien auparavant entre les mains de l' Anglo-Iranian Oil Company.

1953: coup d'état renversant Mossadegh. Nous apprendrons plus tard que ce coup d'état était entièrement orchestré par la CIA dans le cadre de l'Opération AJAX.



2/ Saddam Hussein en 2000.

En 2000, Saddam Hussein décide de vendre son pétrole en Euro et non plus en Dollars, comme en atteste toujours cet article du Guardian:
A bizarre political statement by Saddam Hussein has earned Iraq a windfall of hundreds of million of euros. In October 2000 Iraq insisted on dumping the US dollar - 'the currency of the enemy' - for the more multilateral euro.
Nous savons tous ce qu'il adviendra de l'Irak en 2003.


3/ Le pétrole Libyen.

Gaddafi avait récemment attrapé le virus des nationalisations du pétrole, et avait d'ailleurs exprimé ses vues à ce sujet de façon publique.

(Reuters) - Libyan leader Muammar Gaddafi said on Wednesday his country and other oil exporters were looking into nationalizing foreign firms due to low oil prices and suggested Tripoli might not stick to OPEC

Nous venons tout juste d'entamer une opération militaire contre la Libye, opération dont seul le premier volet (aérien) est pour l'instant connu.

4/ Le cas Chávez.

‎En 2001, Chávez nationalise partiellement le pétrole du Vénézuela (rappelons que l'OPEP fut fondée par ce pays).

En 2002, un coup d'état manqué échoue à le remplacer, mais fournit un exemple de plus à notre étude.

5/ L'Iran des années 2000.

En 2006, l'Iran a initié la vente de pétrole dans d'autres monnaies que le Dollars, suivant ainsi l'exemple de l'Irak de Saddam Hussein.

Iran is selling more of its oil for payment in euros than dollars as it seeks to shift its foreign currency reserves away from the depreciating currency of its political enemy, the United States. 

Depuis, nous ne cessons d'être abreuvés d'une campagne médiatique conditionnant les esprits à accepter une future guerre contre ce pays. Les deux plus brillants exemples à ce sujet demeurent la menace nucléaire (dont on parle bien moins dans le cas du Pakistan), ou la "lapidation" de Sakineh (on parle bien moins de la Charia en Arabie Saoudite).

Les paris sur une guerre contre l'Iran à moyen terme sont donc ouverts...

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